Allan Holdsworth, guitariste à pro-fusion électrique !
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UN SUPER GUITARISTE !
Paru dans le Jazzophone, n° 9, janv à mars 2017
Allan Holdsworth, guitariste à pro-fusion électrique !
Il a plus d’une quarantaine d’albums à son actif à 70 ans. Mais il n’a jamais eu la notoriété méritée, peut-être parce qu’il ne s’est jamais posé définitivement dans la même formation !
Malgré tout, ce guitariste est le musicien qui a fusionné le jazz à des musiques électriques, dont rock, et la musique progressiste, où l’improvisation est de mise. Son compositeur préféré avant tout est Debussy. Et c’est par un début prometteur, qu’il effectue un passage rapide en 1972 avec Nucleus, puis on le remarque avec le groupe de Jon Hiseman : Tempest. Un groupe rock énergique où il aborde un son dur, héritage de la fin des 60’s comme Clapton avec Cream, ou Hendrix avec l’Experience / Band of Gypsy.
Avec Soft Machine, il fait des prouesses sur le disque « Bundles » (1975), à noter une superbe pochette du peintre britannique Reg Cartwright. Son jeu de guitare est fulgurant, des boucles répétitives, de l’improvisation, on a des belles pièces de jazz-rock. Après, il remplace dans le Gong de Pierre Moerlen, son guitariste de légende Steve Hillage Le disque suivant est « Gazeuse » (1976), et il prend encore plus un virage jazz fusion. Allan Holdsworth a un jeu toujours très complexe, Zappa disait même qu’il avait un style le plus innovant ! Son phrasé courant, dit legato, est le fait de jouer vite d’un seul mouvement et de lier les notes entre elles. Avec « The New Tony Williams Lifetime », on rejoint la richesse musicale d’un Miles Davis ou de Weather Report. En 1977 : il est avec Jean-Luc Ponty sur l’album « Enignatic Ocean », un style fluide et plus mélodique où Allan s’adapte bien, il retrouvera Ponty plus tard... Une complicité avec le batteur Bill Bruford commence par le disque sublime « Feels good to me » (1977). Et il sera dans la première mouture de la formation d’UK (1978) pour l’album sous ce nom « UK ». Remarquable groupe avec John Wetton (chant, basse/ hélas disparu récemment), Bill Bruford et Eddie Jobson (clavier, violon). C’est certainement un des albums les plus riches musicalement de cette période « prog » et jazz rock ! Tout comme le disque en public « Bruford Tapes » où la guitare d’Allan fait de belles envolées, mêmes dissonantes ! Autre disque « Gradually going tornado » avec Bruford sous le pseudonyme de « l’inconnu John Clarke ». Par contre, Allan effectue un retour à Soft Machine avec le parfait « Land Of Cockayne » (1981). Et parmi ses rencontres, on retiendra celles avec Chad Wackerman batteur américain connu pour avoir été chez Frank Zappa (1981-1988), où dans un autre registre avec le groupe Level 42 et le disque « Guaranteed » (1991) ! Sans oublier Gordon Beck, John Stevens, Stanley Clarke, Jack Bruce, Stuart Hamm…
Du super Allan quoi !
Jack Lalli