JACK LALLI – ROCK ASTORIA

Rockitudes, escapades et autres chroniques niçoises, ‘et pas que’…!

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Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je ne vais pas chroniquer un énième album de rock’n’roll ou de blues, non, je vais vous proposer la chronique d’un bouquin que j’adore et qui fleure bon les cigales, la french riviera, l’huile d’olive et le ciel bleu azur de Nice… Mais pas que. En effet, cet ouvrage intitulé sobrement Rock Astoria, suinte le véritable et authentique rock’n’roll à chaque page. A côté de lui, le dernier best-seller de Philippe Manœuvre ressemblerait plutôt à une œuvre de la Bibliothèque Rose et le fameux 37°2 le matin de Philippe Djian, au catalogue IKEA. Ce livre, mon livre de chevet depuis des semaines, est sorti tout droit du cerveau fécond et de la plume alerte d’un passionné, un passionné comme on n’en fait plus, un mec droit dans ses bottes, anticonformiste à souhait et qui a fait du rock’n’roll un art de vivre au quotidien. Je veux bien entendu parler de Jacques Lalli, qui deviendra Jack Lalli, comme Lang, mais sans son brushing ni sa tronche que ne renieraient pas les frères Bogdanoff une nuit d’Halloween ou un chirurgien esthétique brésilien ayant récupéré son scalpel dans une poubelle des favelas de Rio de Janeiro. Non, outre Jack Lalli le bien nommé, je citerais le regretté Jack Regard, bassiste historique des Chats Sauvages et niçois pure souche, ou encore Jack Bruce, bassiste du groupe Cream, ou encore Jack Scott, qu’on ne présente plus… Là, on est d’accord. Un petit plaisantin me souffle dans l’oreillette Jack Daniel’s! Quelle outrecuidance ! Vraiment, je ne comprends pas le bien-fondé de cette boutade pour le moins hasardeuse… Né en 1962, alors que la batteur André Ceccarelli a rejoint les Chats Sauvages et que Dick Rivers s’apprête à quitter le groupe avec perte et fracas quelques mois plus tard, ne pouvant plus voir les frères Roboly en peinture, Jack Lalli est un enfant de la balle qui va très vite se passionner pour le rock et sa contre-culture comme on entre en religion. Pour revenir brièvement à l’année de naissance de l’auteur, 1962, au grand dam de son papa, monsieur Forneri, respectable et respecté boucher dans le vieux Nice, Dick n’épousera pas une carrière de fonctionnaire, de médecin ou d’avocat, mais se lancera dans une carrière solo, avec toujours le rock’n’roll d’Elvis Presley en ligne de mire et cette voix suave hors du commun qui le caractérisera jusqu’à son dernier soubresaut. Quelle évolution et quelle épopée depuis les premiers miaulements twist des Chats ! Indubitablement, Nice et le rock’n’roll c’est une véritable histoire d’amour, une idylle d’un autre siècle, et le jeune Lalli n’en sortira jamais indemne car comme Obélix, il est tombé dans la marmite. Certes, il y avait le rock à Paris, mais la capitale n’a jamais eu le monopole exclusif du rock et du cœur, et n’a jamais été l’unique épicentre du phénomène social et culturel, malgré des groupes extraordinaires qui ont traversé les décennies et la légende, des Chaussettes Noires à Bijou, de Johnny Hallyday à La Souris Déglinguée. En effet, la province, voire la France profonde, n’était pas en reste et n’avait rien à envier à ceux qui avaient fait du Golf Drouot leur seconde famille. Le Havre avec Little Bob Story, Rouen avec les Dogs, Lyon avec Starshooter et Factory, Fumel avec les Ablettes, Bordeaux avec Strychnine et Stilettos, Caen avec Verbeke et les Alligators, etc… Quant à Nice, outre Les Chats Sauvages avec Dick Rivers, historiquement les plus emblématiques de la Baie des Anges, puis Dick en solo, on peut citer Les Loups Garous, Gino et les idoles, Les Bandits avec Christine Lidon, le sublissime guitariste Willie Eckert avec les Nighthawks, Les Playboys, et le père du blues dans la langue de Molière, Benoît Blue Boy, à une certaine période de sa courte carrière… et bien d’autres… En effet, Nice ne se résume pas aux frasques de Jacques Médecin et sa fuite en Uruguay, aux égouts du paradis d’Albert Spaggiari, au Pan Bagnat, à la Baie des Anges, à la socca de chez Pipo, aux blousons noirs de la Place Garibaldi, aux strass et paillettes de l’Hôtel Négresco, à son carnaval, à ses farandoles, à ses retraités avec caniche abricot fraichement toiletté, en polo Lacoste de couleur parme et en collier de perles de chez Frediani Joailler, ou aux errances d’Estrosi, le Giacomo Agostini niçois, l’autodidacte en politique surnommé affectueusement par ses pairs: Bac moins cinq. Nice ne se résume pas à ses stars locales, car outre Dick Rivers devenu depuis belle lurette montmartrois d’adoption, on peut citer Jean-Pierre Mocky, Denise Fabre, Michèle Cotta, Gérard Majax ou encore Thierry ArdisonNice c’est aussi le rock’n’roll, son rock’n’roll, avec sa propre empreinte et sa propre identité, que nous conte merveilleusement bien Jack Lalli dans son livre Rock Astoria (rockitudes, escapades et autres chroniques niçoises, ‘et pas que’…). Tout est résumé en ces quelques mots. Jack Lalli, c’est le type passionnant qui a toujours des anecdotes à raconter, témoin privilégié d’une rock’n’roll attitude, d’une époque bénie aujourd’hui révolue, un passeur d’histoires et de légendes pour raviver les mémoires collectives et souffler désespérément sur les braises, afin d’essayer de garder la petite flamme allumée. Jack Lalli, c’est le bon copain avec lequel on aimerait tant palabrer et philosopher au bistrot du coin, sur l’OGC Nice ou sur la petite guéguerre Chats contre Chaussettes, Nice contre Paris… Bref, refaire le monde à l’aide de quelques verres d’anisette ou de Prosecco. Jack a bourlingué durant des décennies dans le milieu du rock et de la culture et dans divers médias, souvent underground. De Nice Matin au Petit Rockeur Niçois Illustré, de Rock Hardi au très satirique Barre à Mine, qui aurait sans aucun doute séduit le Professeur Choron ou François Cavanna. Cet auteur aussi atypique que singulier est à redécouvrir pour certains ou à découvrir pour d’autres à travers son bouquin Rock Astoria.

Alors si vous aimez les plumes rock sans concession, le rock’n’roll et Nice, ce livre s’avère “INDISPENSABLE”!

Serge SCIBOZ
Paris-Move

PARIS-MOVE, June 27th 2023

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Format 22×15 – 244 pages

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Pour contacter l’auteur : jacklnice@yahoo.fr